INDE 3

5h15, l'Iphone en guise de réveil nous hurle une sirène de bateau... On arrive au port, ça y'est??? Oh ouf, on n'es pas en mer, on est a Agra, en Inde et Gian nous attend dans une demie-heure... Bon sang, ce ne sont pas des vacances ça!
Il fait encore nuit dehors, mais c'est silencieux dites moi, à cette heure si! Ils font moins les malins là, ça klaxonne plus!
Par contre il fait frais. On enfile un pantalon en toile, un sweet shirt, et en plus je le zip bien jusqu'en haut.
5H45nous sommes au rendez-vous, les yeux encore pleins de sommeil. On commence à entendre les oiseaux. Gian a l'air en forme, plus en forme que nous.
Il nous brief tandis qu'il nous conduit aux portes du Taj Mahal : "Ici, ce sera l'hôtel restaurant où je vous attendrai vers 9H. Prenez votre temps, juste que vous puissiez prendre le petit déjeuner à votre retour. Attention, il y a plusieurs entrées, celle-ci, c'est l'entrée ouest et c'est par ici que vous ressortirez. Vous avez 800 m à faire après ce portail pour arriver aux caisses". Il nous dépose donc à la grille. Nous croisons des joggeurs car les abords du site ressemblent à un parc. Des gens dorment encore sur les bancs, emmitouflés. D'autres assis, l'air hébétés nous regardent passer. Quelque petits marchands et des Rick Shaw sont déjà à pied d'oeuvre, nous proposant des répliques miniatures de marbre blanc ou tout simplement de nous conduire jusqu'au bout de l'allée.



A 6h, nous sommes devant la billetterie. Déjà la queue. Juste derrière nous arrivent 3 français, 20-25 ans, ils s'aspergent d'anti-moustique. Mince, je n'y avais pas pensé mais cette heure-ci est l'heure du repas pour c'est charmantes bêtes. Ils se grattent déjà. Etonnant, pas mis de répulsif mais je ne semble pas être à leur goùt pour une fois! Nous engageons la conversation. Visiblement arrivés comme nous, ils resteront, eux, 3 semaines. En plus du Rajasthan ils feront Varanassi ou Bénares si vous préférez. Lieux saint de pèlerinage où l'on peut assister aux crémations en bordure du Gange. Nous aurions voulu y aller,mais en 15 jours c'était trop court. Derrière une jolie fille du même age arrive. Elle, ça fait 3 mois qu'elle parcourt l'Inde, seule, Sud et nord. Une baroudeuse... je sens qu'elle en impose aux 3 types qui l'écoutent avec attention et un brin d'admiration. Elle leur propose son anti-moustiques, de toutes façons, elle repart demain en France.
C'est dingue comme le jour se lève vite ici... le ciel commence à s'éclairer, et même si le soleil est encore couché, nous sentons la température monter tout doucement.
L'entrée est cher, 750 Rs....presque 12 euros par personne. Avec, nous avons droit à une bouteille d'eau.
Billet en poche, nous intégrons chacun notre file. Jo les hommes, moi, les femmes. Elle conduisent toutes les deus au barrage de l'entrée où se trouve les détecteurs de métaux.
Ma file avance plus vite que celle de Jo que je perds rapidement.
Je passe la fouille et m'avance un peu vers les grandes portes. Je me retourne.. pas de Jo. J'attends mais je m'impatiente. Je scrute avec inquiétude le ciel qui s'éclaircit maintenant à vitesse Grand V!. Mais qu'est-ce qu'il fou? Je vais louper les plus belles lumières... j'aimerai arriver devant le Taj avec lui, partager ce moment, mais zut, je vais avancer,mine de rient, tant pis,histoire de voir à quoi ça ressemble... Je suis fasse à cette grande porte et de l'autre côté apparaît, magnifique, le fameux Taj Mahal. Cette vision est incroyable. Je l'avais vu tant de fois en photo mais là, de l'avoir devant moi, ça fait vraiment quelque chose, la poitrine qui se serre. Le souffle coupé. Je franchi la porte et me retrouve devant les jardins, les fontaines.



Déjà pas mal de touristes de tous les continents qui posent sur les marches avec en fond le mausolée majestueux.
Ben ça y'est je l'ai vu, mais toujours pas de Jo. Je retourne en arrière, je ne comprends pas. Là, je croise les français et leur demande si ils ont vu mon mari. Oui, il a été stoppé au détecteur. Bon, qu'est-ce qu'il a bien pu laisser dans le sac?
5 mn plus tard, il arrive, le sourire jusqu'aux oreilles : "Comme un con, j'avais mes cigares...le guide nous l'avait bien dit.. et puis.... Max aussi et du coup, myrtille... sont pas passés eux non plus, obligé d'aller déposer tout ça à une consigne et de refaire la queue pour revenir".
Que je vous explique qui sont Max et Myrtille. Max est un extraterrestre en tissu et Myrtille, un chat. Max est vert avec des gros yeux noir, à la Roswel, myrtille est une petite peluche très réaliste, de chaton. Lorsque notre fille était petite, un jour que son père due s'absenter pour le boulot, elle alla chercher dans ses peluches, ce drôle de bonhomme qu'ils nommèrent Max; Depuis, chaque fois qu'il s'absente, Max part avec lui. Généralement, à l'hôtel, il le pose sur la table de nuit. C'est bien, ça fait sérieux. Quant à Myrtille, c'est plus récent. J'ai toujours aimé cette peluche qu'elle nomma myrtille. Elle est devenue mienne en voyage. Donc, visiblement à la sécurité ils ont tiqué sur Max....et du coup, Myrtille l'a suivi. Solidaire.
Je le presse à présent "Si tu savais comme c'est beau!". J'ai hâte de lui montrer; "je te préviens, tu vas prendre une claque"... je n'ai pas menti, lui aussi est impressionné par tant de beauté. La lumière à cette heure est très douce, il y règne une atmosphère presque de recueillement si tous ces touristes ne piaillaient pas si fort.
Des tonnes de photos, nous nous faisons prendre aussi devant. A deux fois et par deux personnes différentes. Y'a vraiment des pas doués!
Nous avançons vers le monument en traversant le jardin, le long des fontaines encore éteintes. Le soleil se lève à l'angle, derrière les arbres. C'est superbe. Arrivés au pied du Taj Mahal, nous devons enlever nos chaussures ou enfiler des sur-chaussures comme à l'hôpital. Des shtroumfs! C'est vraiment somptueux, ce marbre blanc qui commence à changer de couleur à mesure que le soleil se lève... il y règne tant de douceur. Beaucoup de touristes indiens. Les saris colorés des femmes donnent à cet endroit un côté irréel, contrasté. Ajouré comme une dentelle, superbement gravé, le Taj malgré sa taille imposante semble flotter. Nous passons derrière et nous nous retrouvons face à la Yumana, ce fleuve d'hier. Une brume la recouvre laissant percevoir une barque glissant silencieusement jusqu'à la rive. Magique, splendide. Je pense à un Tableau de Boecklin qui s'appelle l'Ile aux morts. Nous pénétrons pour voir juste un tombeau, rien d'impressionnant. Le plus beau est vraiment l'extérieur.



Nous en faisons 3 fois le tour, tranquillement et regagnons les jardins. Là, des écureuils gambadent de partout. Un type les nourrit. Je m'arrête pour le photographier et il me fait signe d'essayer. Avec de la patience, car les bestioles ne semblaient qu'à moitié confiantes avec moi, j'ai fini par en nourrir un qui est venu me manger au bout des doigts.


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Il est 8h30, déjà. Il est temps de ressortir. Jo et son sens de l'orientation convaincu de prendre la bonne route, s'engage dans une allée. Un rick Shaw nous repère et va nous suivre en nous demandant d'où nous venons. Il nous propose de nous amener jusqu'à la porte. Mais nous savons que nous allons encore faire de la voiture, nous préférons marcher. Soit! Mais il est toujours là, à notre hauteur. Au bout d'un quart d'heure, nous nous rendons à l'évidence. Nous sommes perdus. Nous voilà donc montés à l'arrière de ce vélo monté sur 3 roues et une petite cabine. Il va nous ramener jusqu'à la sortie. Nous ne sommes pas gros, mais le pauvre peine à nosu conduire. Il est en danseuse pour pédaler....il sue. En montée nous lui proposons de descendre, il refuse. C'est lui qui va descendre pour pousser le véhicule. Au final, il les a bien mérité ses 100 Rs! 1,5 euros alors que tout le monde parle de 40 à 50 rs! Mais bon, on n'a toujours pas de monnaie!
Gian nous attend comment prévu. Il nous ramène à l'hôtel où nous prenons un bon petit déjeuner, une bonne douche.

10H30, nous sortons d'Arga. Mais quel traffic, les klaxone se sont bien réveillés cette fois ci, ça circule dans tous les sens, de tout, n'importe comment. Nous arrivons à un passage à niveau. Forcément, nous pressentons le bordel. De chaque côté de la barrière sentassent des 10 aines et des 10 aines de véhicules de toutes sortes et de vaches aussi. Mais quand la barrière va s'ouvrir, hein? Effectivement, n'importe quoi. Plus de 20 minutes pour sortir de là. Pendant l'attente, je fais des portraits d'enfants, ils sont beaux, malicieux. Une petite fille joue dans une fontaine, elle est crasseuse mais tellement mimi.
Le train est un express.... c'est quelque chose le train là bas, mais d'express il n'a que le nom!







Direction Fatehpur Sikri. Gian nous dépose sur un parking et nous dit d'aller tout droit et.... pour aller visiter le fort. Forcément, comme d'hab, on n'écoute pas. Jo compte sur moi et moi sur lui.. avec ça....! Nous nous retrouvons au bout d'un km de marche sur la route face à la porte d'une ville. Certainement un des meilleurs souvenirs que cette ville. C'est une artère très étroite, commerçante que nous traversons. Une fois de plus nous voyageons à travers le siècle. Les coiffeurs, les étals de fruits et légumes, des tas de petits métiers, des nuées de mouches, la rue boueuse, les gosses qui jouent avec des chambres à air de vélo, des repasseurs, des je sais pas quoi car parfois, ils sont dans leur magasin mais on ne sait pas ce qu'ils y font, ni ce qu'ils y vendent! Pleins de photos loupées, des pas osées, et des belles aussi. Je crois bien qu'on s'est planté de chemin, il aurait fallu monter mais on arrive au bout et là, on monte. Nous raterons le fort, mais visiterons la mosquée. Jolie aussi. Encore des tonnes de photos dans les rues et là haut. Pieds nus.... Nous redescendons enfin. Gian nous avait donnée 1h... on a pris au moins le double.
Il nous attend, toujours patient. "No problem!"








Chaque fois que nous remontons dans la voiture, nous lui faisons notre compte rendu, nos impressions. Il semble toujours amusé. Il doit nous prendre pour des fous!

AÏ, Zut, va falloir s'arrêter, mon ventre se tord. Je crois que je vais être malade. Je me bourre de médocs. Non mais, je ne vais pas me laisser enquiquiner par un truc qui est mal passé!
Nous en profitons pour déjeuner.

Nous repartons mais au bout d'une heure, nous voyons notre chauffeur qui semble piquer du nez. Je fais signe à Jo qui va prendre ma place, pour mieux le regarder. Nous lui proposons de s' arrêter pour qu'il se repose, mais il nous soutient que tout va bien. Bon, on va espérer! Jo entamme du coup la conversation pour le tenir éveillé. C'est quand même flippant.

Sur la route, nous assistons au soleil qui se couche; Il est rouge, énorme, magnifique.





Il fait bientôt nuit. Pour notre chauffeur, c'est la première fois qu'il va dans ce fort. Il cherche sa route et conduire de nuit ne semble pas le mettre à l'aise. Le routes ne sont pas éclairées. Nous passons des chemins de terre et débouchons dans le village.
J'ai le souvenir d'une photo que je n'ai pas pu prendre. Les maisons sont éclairée par le feu qui crépite à l'intérieur, ça passe par les fenêtres, petites et à un moment, une femme est devant un feu, transparence des tissus de son sari rouge. Nous y passeront 3 fois car impossible de trouver la route alors que le fort qui sera notre hôtel se découpe, illuminé dans cette nuit noire, en haut de la coline. Un de mes regrets que cette photo. C'était plus qu'une photo, ça aurait été une atmosphère.
3 indications contradictoires plus tard, nous passons enfin les portes du fort. Il est massif, un vrai fort de conte. Un homme au turban orange nous accueille. Il nous fait porter nos valises tandis qu'un homme nous conduit à notre chambre. Toujours cette grosse porte de bois, sculptées, fermée par un lourd cadenas. Nous pénétrons. Incroyable cette chambre. Un lit à baldaquin mais sans les rideaux, une marche, un petit salon, une alcove, une autre marche, une porte basse que jo se prendra au moins 3 fois et c'est la salle de bain avec une baignoire, des colonnes, du marbre, ça a un charme fou, incroyable. Il y a encore par endroit les fresques et les dessins de l'époque. Les serviettes sont tachées, berk! Ca commence mal! Mais à côté de ça, malgré le côté vétuste/authentique, nous sommes sous le charme. Le lit est grand, juste une planche en guise de sommier et un fin matelas de 5 cm. Il grince vraiment très fort. Bon, faudra pas bouger.






L'homme qui nous a conduit a notre chambre nous demande d'être dans 10 mn en bas, dans la cour. Jo sera habillé avec un turban et moi avec une tenue indienne. Trop excellent! Prêtons nous au jeu.
En bas les tables son dréessées. Juste un groupe d'australiennes déjà déguisées, et nous.
Chacun dans une pièce, au bout de 10 mn, nous en ressortons. Une femme m'a faite me déshabiller. Enfiler un boléro, une tunique dessus, un voile sur la tête et une jupe. Jo a un magnifique turban orange. Habillé tout en blanc, ça lui va bien.
Le repas se passe ici, dans cette jolie cour éclairée de Mille bougies. Un groupe joue de la musique traditionnelle. Le repas est excellent. A la fin, les serveurs viennent nous chercher pour nous inviter à danser tous ensemble. Un bien beau moment.
Il n'est pas forcément très tard quand tous s'arrête, mais nous sommes épuisés.

Suite Jour 4










Nous retournons à notre chambre. Le lit est contre toute attente très confortable.Mais les draps eux aussi ne semblent pas nets. J'en parlerai demain à notre guide. Extinction des feux!

Commentaires

Claudio a dit…
On s'y croirait.
En lisant je me suis rendu compte de mon avantage... je connais ta voix et je te vois raconter. C'est un plus, croyez-moi.
LP a dit…
Je me demande comment tu (vous) avez fait pour tenir un tel programme sur une journée!

Bien agréable à lire en tout cas -texte et photo- et même sans la voix (et toc!)
véro a dit…
pas la voix non plus mais la lecture reste agréable ; et les photos aussi.
Anonyme a dit…
Génial !

J'ai adoré la phrase "souvenir d'une photo que je n'ai pas pu prendre".
Nous, on en voit, des images, tout plein. Ambiance à chaque fois différente. Inde 4, nous t'attendons !

Juste une question d'un voyageur à domicile : ça veut dire quoi, Rick Shaw ?
barbara a dit…
cette photo que je n'ai pas prise me trotte dans la tête. chaque jour j'en ai loupé, m'en suis mordu les doigts sur le moment en me disant "celle la je m'en souviendrai" le soir venu elle était déjà oubliée mais celle ci, je la revois et j'en ai des frissons. peut être aussi cette ambiance dans ce village qui de nuit faisait village fantôme, juste de toutes petites lueurs qui filtraient pas les fenêtres et cette Lumière ireelle de feu tamisé a travers les étoffes.... beau, géant, magnifique
voilà ça que l'on peut en dire pour le rickshaw

http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Rickshaw?wasRedirected=true
Didier qui remercie a dit…
merci mdame !

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