Quand l'année commence mal, 2020 et 2021 même combat !

On va dire que c'est peut être mon Karma..

en fait, je ne sais pas quoi dire. Dire que 2020 fut une année de merde? Ca je le sais, elle avait déjà très mal commencé avec maman.. et puis ce virus tueur liberticide de surcroit n'a pas arrangé les choses.

Pourtant, quand toute cette merde a commencé, en mars 2020, je me suis sentie au dessus de tout le monde. J'avais la force de résister à toute cette morosité ambiante, le sport, le bricolage..;Et puis, très sincèrement, je ne sentais pas les effets du confinement puisque d'une certaine façon je n'étais pas confinée, j'étais libre d'aller et de venir... entre chez ma mère et chez moi ! En fait je n'en n'avais pas conscience au début, mais mon enferment était tout autre, de celui que l'on s'impose et pour moi, c'était celui que je m'infligeais en étant tous les jours chez ma mère. D'abord midi et soir et puis après le midi ou le soir.

Une espèce de résilience dont je ne me savais pas capable. L'éloignement de mon compagnon était acquise, et plutôt bien assimilée puisque depuis près de 5 ans c'est notre fonctionnement.

Maman se plaignait souvent de ne voir personne, à part ses infirmières et moi. Je la rassurai pourtant en lui disant qu'elle avait de la chance de me voir tous les jours que certaines personnes ne voyaient personnes, les journaux télévisés nous montraient ces personnes dans des EHPAD seuls, sans visite. Je dois dire que ça me faisait mal, mais bon, c'était loin, c'était les autres.

Le retour à la vie presque normale, pour moi du moins, a été une bonne chose, une semaine au bord de la mer en été, dans une autre région que la mienne et j'étais totalement en vacances, rien que moi, nous à nous occuper, l'hôtel, le restau, le vélo, les photos...Et puis, loin, de ma mère, ça c'était des vacances. J'avais atteint un point critique et je devais partir.. un peu.

J'avoue que j'avais en moi cette impression de l'abandonner, un peu... et on me disait de l'autre côté "Tu peux en fin t'abandonner, un peu !". 

L'état de ma mère n'était pas mauvais... son moral était fluctuant Elle sait jouer sur ma carde sensible, une petite culpabilité par ci, un petit chantage affectif par là et quelques bons moments. Elle avait même retrouvé un peu de vigueur dans les jambes, et ses balades avec les uns ou les autres, sont devenues plus simples. Après les grosses chaleurs de l'été elle est rentrée dans un routine bien sympathique qui l'emmenait 2 fois par semaine au moins, manger au restaurant, se balader... 

La fermeture des bars et des restaurants a un peu sapé tout ça.. Qu'à cela ne tienne, elle irait manger un jour chez la dame avec qui elle sortait, elle et une dame de compagnie, et un autre jour, les 2 dames viendraient manger chez elle, l'obligeant à soit sortir, soit recevoir. 

J'ai pu ainsi constater à quel point maman avait changé ! Elle autrefois si ponctuelle a commencé à faire attendre les uns et les autres, sans parler de moi qui l'attendais le dimanche pour 13h et qui la voyais arriver à 14h15...

Il y eu mon anniversaire, 50 ans confinés ! Je n'aurais pas rêvé mieux pour une date si importante... tant pis ! 

Et puis Noël....j'ai du gérer TOUS les cadeaux, les siens et les miens pour être certaine que tout le monde aurait son présent au pied de l'arbre.. Tiens, j'y pense, je ne me suis pas achetée le mien....! Noël est donc passé même si ce fut light. 

Un jour de l'an plutôt rigolo, à deux, à danser comme des gamins, un peu alcoolisés et à 1h du mat couchés ! Quelques jours à la neige et une belle balade en raquettes.. C'est dingue comme je n'ai plus de souffle ! Avoir été autant sportive pour être à ce niveau aujourd'hui, je me dis que mes 50 ans, je les sens..plus que je ne les vois !

Tout ça, toute cette histoire finalement pour en arriver à.. aujourd'hui.. quand je dis aujourd'hui, je dis ces jours ci... Et j'aimerais déjà être en 2022... 

Quand une année commence de façon aussi merdique, je crois bien qu'il faut se préparer au pire !

Dimanche 24 tandis que j'appelais maman à 13h15 pour savoir à quelle heure elle arriverait pour manger, c'est une femme en sanglots qui m'a répondu "Barbara, je suis tombée dans la baignoire et je n'arrive pas à me relever". Pas lavée, pas habillée, j'ai enfilé le premier pantalon qui me venait, des baskets, un pu et susi montée en courant....je ne sais plus courir ! 100 m de montée. J'ai trouvé maman recroquevillée dans sa grande baignoire d'angle, le peignoir sur ses épaules, l'air hagard. Elle avait tapé la tête, le coude, le dos... Son pas était chancelant. Sans doute la peur, le choc. J'ai passé l'après midi avec elle. Un hématome est apparu sur sa tempe. Quand je l'ai laissé j'ai prié pour quelle ne m'appelle pas plus tard. Toute la semaine j'ai tremblé... son équilibre était précaire. Son infirmière me la confirmé. Nous avons échangé sur le fait qu'il allait falloir changer son bain contre une douche. Jeudi soir, après sa sortie chez "la dame", avoir passé le repas et l'après midi en compagnie, elle semblait aller mieux.

vendredi matin, 7h30, mon téléphone sonne et là, je comprends qu'il se passe quelque chose, c'est son infirmière "Barbara, il faut que vous montiez, votre maman est retombée, je crains qu'elle se soit cassée quelque chose, je n'ose pas la bouger, mais elle est consciente".  Alex était avec moi, nous sommes montés en 4ème vitesse chez elle. Elle était assise par terre, dans son salon, le dos contre son canapé, l'air désolé, un peu abattue mais je l'ai déjà vu bien pire. La douleur était supportable tant qu'elle ne bougeait pas. Nous avons appelé les pompiers et moins de 10 mn plus tard elle avait 4 sympathiques jeunes hommes dans son salon. Elle avait une idée fixe, boire un café.. et fumer une clope '"Au point où j'en suis, plus que mourir, je ne peux pas".... le pompiers ont fait diversion, l'ont faite un peu sourire...Ne pouvant eux non plus la manipuler à cause de la douleur, le SAMU a été appelé. 20 mn plus tard 4 personnes de plus, tout de blanc vétu... nous étions maintenant 12 dans son salon, 11 autour d'elle. Il a fallu la sédater pour la mettre dans une coque, je l'ai vu s'endormir.. "Hélène, vous êtes encore avec nous?? Hélène.... Eh non, Hélène était partie dans les bras de Morphé. Ils ont pu la bouger et la mettre dans la coque gonflable. J'ai vu son visage grimacer... je pense que malgré les shoots, le douleur était présente. Tandis qu'ils l'embarquaient et que les derniers médecins sortaient, 2 jeunes femmes aux yeux clairs derrière leur masque, j'ai craqué.. "ca recommence". Je savais que la galère allait recommencer !

Forcément, je n'ai eu le doit de monter avec elle, et on m'a déconseillé de suivre l'ambulance car de toutes façons, on me laisserait à la porte de l'hôpital à cause du COVID ! après un passage aux urgences du CHU pour confirmer qu'il y avait bien une fracture, elle fut transférée dans la clinique de mon boss le fémur a cassé sous une des prothèses de hanche qu'il lui a posé il y a une 10 aine d'années.

La pente va être très difficile à remonter et très longue aussi....



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