Une semaine sur le Canal du Midi

 


Quoi de plus reposant que de se laisser vivre, au fil de l'eau..

Nous avons embarqué sur le "Banana Oil", à Agde... un bateau de 30 ans, 10m50 rien que pour nous 4. Avec plancha et vélo en sus !
Marinières et chapeaux étaient notre uniforme ... Faits maison, bien sûr ! 😉
Une semaine inoubliable qui a fait travailler à l'excès nos zygomatiques !

Alex en était le capitaine, même si tous, à part moi, ont tenu la barre à un moment donné.. (et pourtant j'étais la seule à avoir le permis bateau!) mais assurément, ce fut Alex qui fut désigné comme étant le meilleur, avec son calme dans la gestion des écluses, des croisements de péniches ultra longues et le passage des ponts.
Nous sommes partis de Agde (habillés) et sommes remontés jusqu'à Poilhes (prononcé Poils tout le long du séjour par notre petite équipe de joyeux lurons.
Je vous passe les jeux de mots foireux !).
En partant, nous avons longuement hésité à redescendre vers Sète ou remonter vers Narbonne, mais le mistral qui prévoyait de souffler du samedi au mercredi sur l'Etang de Thau, nous a convaincus de lâcher la Camargue et ses moustiques pour plutôt s'attaquer aux 7 belles écluses de Fonseranes et toutes les autres.
Nous somme partis sous un ciel mitigé, et le lendemain matin, l'orage nous a réveillés. Le ciel de plomb, la lumière qui perce, la nature rincée, l'essuie-glace manuel (si si !) et la joie de porter un gilet en plein été, furent notre rite de bienvenue.

L'après midi, quand le temps s'est éclairci, la chaleur s'est invitée sur notre voyage et ne nous a plus quittés !
Les soirs, nous trouvions un bout de berge libre, avec un arbre ou 2 pour l'ombre, à défaut, nous plantions des piquets pour nous amarrer.

Je vous cache pas que les araignées se sont plus d'une fois invitées sur notre navire.. je me rassurais en me disant qu'elles nous boufferaient les moustiques.
D'ailleurs, la moustiquaire que Claire nous avait achetée, protégea sans aucun doute nos nuits et mes phobies !
Au fil des jours nous avons trouvé nos repères et notre organisation... Alex à la barre, Claire au café, Jean-Louis aux amarres et au rangement.... quant à moi, on peut dire que je fus son second et en même temps son antagonisme, à la photo, aux amarres (mon expérience d'ancienne femme de marin 😉 ) .. et au bordel !
Le midi c'était petit restau (sur le bateau, on serait morts de chaud !)... On a vraiment bien mangé tout au long de notre périple ! Mais surtout, ce qui nous a marqués, surtout moi, fille du Sud, c'est la gentillesse et la politesse des gens, des commerçants... La Côte d'Azur ne m'a pas habituée à ça.. mais peut être que c'est ça la normalité en fait... ?!?!?

Le soir, le Saint apéro ouvrait les hostilités, et les salades et grillades enchainaient, ouvrant la porte à des discussion tardives, des fous-rires et de l'émotion...
Quelques balades en vélo, en fait, surtout pour rejoindre les plages parce qu'on a beau naviguer sur l'eau, on ne peut pas s'y baigner... Frustration ! Par contre, lors de nos escapades à la mer, nous avons bien évidement ramené du sable sur notre rafiot ! L'état de la "baraque" !
De très beaux moments en fin de journée, quand la lumière baisse, quand le soleil décroit à l'horizon et que le ciel se pare de teintes chaudes.. que les cigales baissent le ton, que les hirondelles rasent le canal, en escadrilles, suivies, un peu plus tard, par les petites chauves souris...jusqu'à ce que la nuit soit complètement noire, et que seule notre petite guirlande à piles maintienne un semblant de lumière au dessus de notre table, tandis que l'enceinte distillait nos playlists, en harmonie avec l'instant...
Pour finir, nous sommes quand même descendus jusqu'à l'Etang de Thau, sans le traverser. Nous nous sommes arrêtés au port de Marseillan, avant de remonter pour une dernière soirée dans la nature.. un peu tristes de quitter notre Arche qui au début nous avait paru tellement "vintage" et un peu pourrie, mais où la vie fut tellement légère, joyeuse, émouvante, chaleureuse, gourmande, ensoleillée, musicale...fluide ! Quelle sublime parenthèse.
Une expérience à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas.
Et si vous avez eu la patience de tout lire, voici les images d'illustration!

Je vous partage aussi un film que j'ai fait avec les nombreux rushs vidéos.
J'avais cette idée en tête, faire des photos, mais surtout m'essayer au montage vidéo pour garder de ces moments, quelque chose d'animé au coeur duquel, je pourrai plonger de temps en temps pour me souvenir que le bonheur, finalement c'est simple...
Attention, le film fait 25 mn, posez vous tranquillement
Autre détail... je n'ai pas eu peur de me ridiculiser
Et puis, ne me cherchez pas, je n'apparais qu'au début, puis sur un amarrage et à la fin.
Que voulez-vous, le photographe est toujours le moins présent sur les photos, c'est pas nouveau !




J'avais décidé de ne pas m'encombrer de mon Nikon.. Photos faites au Fuji X100F au 23mm, focale file.
Sacré défi pour moi, mais je ne regrette pas !

Et pour les photos, ce sera sur un autre post !

Info particulière :
Jean-Louis et le meilleur ami d'Alex, mon amoureux.
Claire et Jean-Louis vont se marier en novembre 2024 et Alex sera témoin.
Claire a connu des drames en perdant ses deux fils mais elle est un modèle de résilience.
Et j'admire sa force. Elle a livré de durs combats contre ses démons et partager ces moments de vacances avec elle, avec eux, c'est aussi se rappeler que le bonheur c'est surtout et avant tout aimer et être aimé en retour, avoir ses enfants en bonne santé, savoir rire et sourire, s'émerveiller devant une lumière, une musique, et avoir le coeur qui se serre quand une hirondelle au lever du jour, vient frôler la surface miroir d'un canal paisible, pour aller se perdre dans le faisceau éblouissant de l'astre qui apparait derrière un pont un matin d'été... juste parce que c'est beau.



Ca fait 3 ans que nous passons une semaine en été en vacances ensemble.
Les années précédentes, nous étions en Drôme provençale, le cul dans une piscine, écrasés par la chaleur..
Cette année, nous projetions de partir en Ecosse histoire de faire plus culturel, mais les prix nous ont dissuadés.





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